Redemptoris Mater
Les séminaires Redemptoris Mater
Le premier séminaire Redemptoris Mater a été ouvert il y a un peu plus de 25 ans à l’initiative de Jean-Paul II à Rome. Depuis lors, de nombreux évêques à travers le monde ont désiré ouvrir eux aussi de tels séminaires: Ils sont 105 aujourd’hui!
Ce type de maison de formation sacerdotale provient de l’expérience du Chemin néocatéchumal. Ainsi tous les séminaristes ont en commun leur participation au Chemin néocatéchuménal défini par Jean-Paul II « comme un itinéraire de formation catholique valide pour la société et les temps actuels» (Jean-Paul II, « Lettre Ogni qualvolta », AAS 82 (1990) 1515), affirmation reprise depuis lors par ses successeurs.
Outre le fait que les jeunes qui rentrent dans les séminaires Redemptoris Mater proviennent tous du Chemin Néocatéchuménal, trois adjectifs qualifient ce type de séminaire : International, Missionnaire, Diocésain. Diocésain car ces séminaires sont érigés par un évêque et forment des prêtres diocésains. Missionnaire car après normalement quelques années de ministère en paroisse les prêtres sont envoyés par leur ordinaire en mission pour participer à la nouvelle évangélisation telle qu’elle est vécu par le Chemin Néocatéchuménal en particulier en accompagnant des familles missionnaires. International car nous voulons donner aux jeunes au cours de leur formation une expérience de la catholicité de l’Eglise en favorisant un brassage de langues et de cultures que nous trouvions déjà aux aurores de l’Eglise : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec (…) : car vous n’êtes tous qu’une personne dans le Christ Jésus » (Ga 3,28).
Une intuition du Concile Vatican II
Les séminaires Redemptoris Mater sont des séminaires diocésains qui accomplissent une œuvre missionnaire pour le bien de l’Eglise universelle. Déjà le Concile Vatican II avait indiqué prophétiquement la nécessité d’ouvrir des séminaires internationaux dans lesquels auraient pu se préparer des prêtres disposés à aller, d’une manière particulière, là où le manque de pasteurs se faisait sentir avec une réelle urgence.
Le don spirituel que les prêtres ont reçu à l’ordination les prépare, non pas à une mission limitée et restreinte, mais à une mission de salut d’ampleur universelle, « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8) ; n’importe quelle forme de ministère sacerdotal participe, en effet, aux dimensions universelles de la mission confiée par le Christ aux Apôtres. Le sacerdoce du Christ, auquel les prêtres participent réellement, ne peut manquer d’être tourné vers tous les peuples et tous les temps, sans aucune limitation de race, de nation ou d’époque, comme le préfigure déjà mystérieusement le personnage de Melchisédech. Les prêtres se souviendront donc qu’ils doivent avoir au cœur le souci de toutes les Églises. Ainsi les prêtres des diocèses plus riches en vocations se tiendront prêts à partir volontiers, avec la permission de leur Ordinaire ou a son appel, pour exercer leur ministère dans des pays, des missions ou des œuvres qui souffrent du manque de prêtres (…). Il pourra être utile de créer à cette fin des séminaires internationaux (…)[1].
Il faut aussi que le travail entrepris pour cultiver les vocations dépasse avec largesse de cœur les limites de chaque diocèse, nation, famille religieuse ou rite, et, tenant compte des nécessités de l’Église universelle, apporte secours principalement aux régions où des ouvriers sont réclamés avec plus d’urgence pour la vigne du Seigneur[2].
Le code de droit canon se fait échos des textes du Concile lorsqu’il déclare au canon 257 :
Can. 257 – § 1. Dans la formation des séminaristes, on pourvoira à ce qu’ils aient non seulement le souci de l’Église particulière au service de laquelle ils sont incardinés, mais aussi celui de l’Église tout entière, et qu’ils soient disposés à se dévouer aux Églises particulières dont les besoins seraient gravement urgents.
Loins d’être devenues caduques avec le temps, ces recommandations sont devenus aujourd’hui encore plus pressantes. Jean-Paul II en commentant le paragraphe 10 de Presbyterorum ordinis, déclarait en 1991 à l’adresse de tous les prêtres :
Le manque préoccupant de prêtres dans certaines régions rend plus actuelles que jamais ces paroles du Concile. Je souhaite que, surtout dans des diocèses au clergé plus nombreux, elles soient méditées sérieusement et mises en pratique le plus généreusement possible[3].
[1] Concile Vatican II, Presbyterorum ordinis, 10.
[2] Concile Vatican II, Optatam totius, 2.
[3] Jean-Paul II, « Lettre aux prêtres pour le jeudi saint 1991 », DC 88 (1991) 369.